Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder un sujet dont on parle très peu en entrepreneuriat : le lancement raté d’une offre.

Car oui, je trouve qu’on ne parle pas forcément assez de nos échecs, même si j’en conviens que c’est un exercice difficile. 

Je vais donc te livrer le mien sans filtre, car j’en ai surtout tiré beaucoup de leçons. Et deux mois plus tard, je peux dire que je suis hyper contente d’avoir expérimenté cela parce que j’en ressors grandie.

📌 Le concept de ma nouvelle offre

J’ai voulu lancer un accompagnement en communication spécialement adapté aux mumboss.

Pour te donner le contexte, en début d’année 2022, j’ai eu envie de tenter l’aventure de la formation et de l’accompagnement. Le constat était simple : je faisais beaucoup d’opérationnel (graphisme et stratégie de communication), j’avais énormément de clientes à gérer avec un rythme soutenu et je me sentais inévitablement fatiguée.

J’ai donc cherché une solution alternative et je me suis dit “pourquoi pas tenter l’aventure de la formation ?”. En effet, mes clientes veulent du graphisme, mais n’ont pas forcément de stratégie derrière. J’avais donc une carte à jouer.

Alors go ! En septembre et en novembre 2021, j’ai d’abord lancé un accompagnement en beta test que j’avais baptisé “Anti-cerne”. Le concept était un coaching de groupe en six semaines et qui permettait aux participantes d’établir la stratégie de communication qui leur ressemble et qui soit efficace.

Après les retours des beta-testeuses, je souhaitais proposer une version upgradée et hyper complète qui pourrait se suivre, soit de manière autonome, soit en accompagnement individuel avec moi.

📌 Quand lancement rime avec déception

J’étais, selon moi, bien préparée. J’avais d’ailleurs suivi une formation pour apprendre à faire une stratégie de lancement d’une offre. Pour appliquer ce que j’avais vu, j’ai réalisé une MasterClass, j’ai beaucoup communiqué sur Instagram, j’ai repris ma base d’adresses email et j’ai créé un freebee “La roadmap pour un business de mumboss qui fonctionne”. 

Côté gestion, j’avais fait des tableaux prévisionnels sur le nombre de ventes que je devais réaliser pour être rentable afin de remplacer les contrats clientes que j’avais stoppés.

C’était plutôt bien parti ! Pour ma première MasterClass de lancement, j’avais 54 inscrites et j’avais une liste d’attente à 12 personnes. 

Le jour J, j’avais environ 20 personnes présentes. Mais le problème, c’est qu’à la fin de cette MasterClass, personne n’avait de questions, alors que j’avais cette envie d’échanger avec les participantes. Première déception. 

Ensuite, aucune vente n’a été réalisée dans les jours qui ont suivi, même du côté des personnes qui étaient inscrites sur la liste d’attente. On me répondait que soit ce n’était pas forcément le bon moment, soit que la personne était engagée dans d’autres formations.

Je me suis sentie illégitime et j’ai baissé les bras. J’étais partagée entre tout arrêter (car étant en société j’avais des charges qui allaient tomber et je n’avais clairement pas assez de chiffre d’affaires), ou alors écouter mon mode survie qui me disait de persévérer et de vite réagir. 

📌 Analyse de mon lancement : Ce qui n’a pas marché selon moi

Première erreur : je ne suis pas allée interroger ma cible en creusant. J’ai voulu foncer la tête baissée en sachant très bien l’offre que je voulais créer.

Deuxième constat : les mumboss n’ont pas le temps. Elles doivent gérer leurs clients, leur business de manière générale et bien sûr leur vie de famille. Donc, leur demander de suivre une formation de trois mois pour relancer leur communication, clairement c’est au-dessus de leur moyen. Pour beaucoup, la communication n’est pas vue comme une priorité quand on est pris dans le tourbillon du quotidien.

Troisième constat : l’engagement sur 3 mois, ça peut faire peur. Certaines m’ont dit qu’elles ne sauraient pas s’engager sur une telle durée.

Quatrième constat : d’autres m’ont confié qu’elles en avaient simplement marre des formations, parfois vues comme “magiques”. En effet, après leur achat, elles n’allaient que rarement jusqu’au bout. 

Cinquième constat : certaines étaient déjà engagées dans d’autres coachings, donc ne se voyaient pas ajouter quelque chose à leur planning déjà chargé.

Sixième constat : le prix. Des mumboss m’ont communiqué qu’elles n’avaient pas ce budget actuellement. Je pense aussi que mon expertise n’avait pas assez été prouvée. Donc forcément avec le prix indiqué, cela ne passait pas.

📌 Comment j’ai rebondi après ce lancement raté ?

J’ai choisi de reprendre ce que je savais faire et d’aller là où j’étais douée, à savoir la création graphique. Mais cette fois-ci en déléguant davantage pour éviter de retourner dans la spirale dans laquelle j’étais tombée.

Aussi, je me suis dit que puisque les mumboss ont peu de temps ou pas le budget pour mon accompagnement, je vais retourner à l’opérationnel et continuer à montrer mon expertise dans ma communication.

Dans la foulée, j’ai lancé une mini-offre qui s’appelle Le bar graphique et qui consistait en la création d’un pack de gifs. Pour cette offre, j’ai signé cinq personnes et cela m’a complètement remotivée.

🤗 Bilan de ce lancement raté : au final rien de grave et je suis toujours envie 😉.

Certes, j’ai tout de même perdu énormément de temps (construction de l’accompagnement, communication, etc.) et un peu d’argent (formation à 1500 euros pour lancer mon offre, papeterie, goodies, abonnement à des logiciels). Mais j’ai gagné de l’expérience et j’ai réfléchi à ce que j’aimais faire avant tout. 

Alors quelques conseils que j’ai à te donner : écoute-toi, mais surtout sois à l’écoute de ta cible et de ce qu’elle veut vraiment. Ce n’est pas grave de se tromper, et parfois ce qui fonctionne pour les autres ne fonctionne pas forcément pour toi.

Le plus important à garder en tête est de te dire que rien n’est rapide et que personne ne s’est réveillé un matin avec 10K sur son compte Instagram sans avoir d’abord posté du contenu que personne ne voyait sauf eux 😉.